L'une des statues de Bhairava les plus célèbres au monde, à Katmandou.
Cette statue a un aspect tellement terrifiant que c'est devant elle que les ministres Népalais doivent prêter serment, dans l'espoir apparemment que la peur leur fasse
faire leur travail correctement...
Bhairava (parfois appelé Bhairo, Bhairon ou Bhairadya) est une déité vénérée
tant par les Hindouistes que par les Bouddhistes, représentant un aspect courroucé de Shiva, représenté sous une forme monstrueuse, portant dans une de ses mains
la cinquième tête de Brahma.
L'origine de Bhairava provient de la légende de Satî (Dâkshâyani),
la première épouse de Shiva. Satî, fille du "Roi des dieux" Daksha et de sa femme Prasuti, était tombée amoureuse de Shiva et voulait l'épouser contre l'avis de son père, qui voyait en Shiva un yogi errant,
c'est à dire un être proche des animaux et compagnon des démons.
Un jour le "Roi des Dieux" Daksha organisa un sacrifice rituel (yagna), auquel
il invita tous les dieux sauf Satî et Shiva. Satî se rendit cependant à la cérémonie, seule.
Et là elle entendit son père parler ouvertement de Shiva en des termes
pour le moins peu élogieux. Satî, ne supportant pas d'entendre son mari ainsi critiqué
par son père, insulta son père puis s'assit et se suicida en se livrant à une pratique de Yoga débouchant sur l'auto-combustion de son corps.
Shiva l'apprit peu de temps après, il créa alors le démon Virabhadra et une armée de démons mineurs à partir de ses cheveux tressés et se rendit sur place, sema le chaos dans le yagna,
et décapita le "Roi des Dieux" Dhaksa.
Le Démon Virabhadra.
Puis Shiva prit le corps de sa bien aimée et fit le tour du monde
en courant comme un fou pendant des jours et des jours.
Comme cela risquait de détruire le monde, Vishnu (le troisième dieu de la trimurti),
découpa à distance le corps de Satî en morceaux au moyen de son disque chakra,
ces morceaux tombèrent dans divers endroits et Shiva cessa sa course folle.
Les lieux où ces morceaux sont tombés s'appellent les Shakti Pitha, ils sont au nombre de 52
et sont considérés comme très sacrés, on y trouve des Nandir (Autels) où reposeraient
les reliques de Satî. Shiva se manifeste dans ces endroits sous la forme de Bhairava
pour protéger les restes de sa bien aimée et les Nandir qui ont été construits
dans ces endroits sont tous très spéciaux.
Le Vijnana- Bhaïrava Tantra (aussi connu sous le nom de "Tantra de la Connaissance Suprême"), composé de 112 Sutra, est le plus ancien des textes sacrés Shivaïstes.
C'est une voie spirituelle profonde qui utilise l'intégralité des expériences, des pensées,
des émotions et des sensations du yogi en tant que voie mystique.
Il n'y a dans cette voie pas de différence entre la vie mystique et la vie réelle.
Rien n'est à éviter, rien n'est à rechercher, aucun jugement de valeur n'est porté
sur les actes du pratiquant.
Le Shivaïsme montre clairement des racines chamaniques extrêmement anciennes.
Son dépouillement extrême fournit les enseignements relatifs
à la vérité absolue, pour que ceux qui en ont la capacité puissent immédiatement la saisir.
On peut le rapprocher des enseignements Tibétains du Dzogchen.
Mahakala.
Dans le Bouddhisme Tantrique Tibétain, on retrouve Bhairava sous les diverses formes du terrifiant Mahakala sous ses diverses formes (Dordje Shanglon, Maning, Legden, Chaturbuja, Chaturmukha, Shadbuja, Panjarnata).
Tablier de danse sacrée Tibétain, orné d'un visage de Mahakala.
Mahakala est présent dans le panthéon de toutes les écoles du Bouddhisme Tibétain. Cependant, il y est dépeint de différente manière, chacune avec des qualités et des aspects distincts. Il est aussi considéré comme l'émanation d'êtres différents: Avalokiteshvara (Tib : Chenrezig), Chakrasamvara (Tib: Korlo Demchog) ou même Manjushri (Tib : Djampeyang)
Mahakala est le plus souvent noir, presque toujours représenté avec une couronne de cinq crânes, qui symbolise la transformation des cinq klesha (les afflictions négatives)
dans les cinq sagesses de Bouddha.
Le Très Vénérable Thuksey Rinpoché faisant la pratique de Mahakala.
La variation la plus courante dans les représentations de Mahakala
réside dans le nombre de ses bras, mais les autres détails peuvent varier aussi.
Par exemple, dans quelques cas il existe des aspects de Mahakala blanc,
avec des têtes multiples, sans organes genitaux,
se tenant sur des nombres variables de diverses choses, tenant divers instruments,
avec des ornements alternatifs, et ainsi de suite.
Yamantaka.
On retrouve aussi Bhairava sous la forme de Yamantaka (aussi appelé Vajra-Bhairava),
une déité courroucée aux nombreux bras ayant une tête de taureau,qui symbolise
d'une manière terrifiante la "fin de la mort", c'est à dire l'éveil !
En Thaïlande, on retrouve Bhairava sous la forme de Phra Pirab (parfois sous le nom de Phra PaiRaWa), une déité courroucée issue du théâtre Khon.
Il est représenté comme un démon géant chauve à la peau violette (parfois d'autres couleurs), portant un costume élégant, une armure, et se battant au moyen d'une lance.
Il est considéré comme le Maître de tous les artistes,
la plupart des artistes du théâtre Khon et des arts traditionnels Thaïlandais
lui rendent un culte fervent.
En Thaïlande on considère aussi Phra Pirab comme une puissante déité protectrice
et comme une déité de fortune.
Une légende du Ramakian présente Phra Pirab comme un "gentil démon" vivant tranquillement sur un coin de la montagne Atsakan où il élevait des animaux
sur ses terres pour sa nourriture.
Un jour Phra Ram (Rama), Phra Lak (Lakshmana, le jeune frère de Rama) et leurs soldats
se rendirent dans cet endroit, et les soldats (ignorants que les animaux appartenaient
à Phra Pirab) chassèrent de nombreux animaux pour se nourrir.
Voyant tout ses animaux morts, Phra Pirab devint fou de rage et tua un grand nombre
de soldats, puis il provoqua Phra Ram en duel et fut finalement décapité par lui.
C'est pourquoi de nos jours on représente parfois Phra Pirab
sous la forme d'une simple tête ou d'un masque...
Le fait de porter une amulette Phra Pirab et de pratiquer son rituel est traditionnellement considéré comme apportant les bénéfices suivants :
- Grande chance (aux jeux entre autres).
- Puissante protection (physique et ésotérique).
- Apporte Charisme et prestige.
- Guérit toute maladie grave.
- Protège contre tout type d'entités maléfiques.
- Rend son porteur compatissant.
- Apporte la richesse et l'abondance.
- Nettoie et guérit définitivement tout problème de Magie Noire.
Phra Pirab peut apporter beaucoup mais peut aussi se fâcher assez facilement avec diverses conséquences imprévues si l'on pratique son culte de manière incorrecte.
J'ai par exemple entendu parler d'un danseur sacré du théâtre Khon ayant "massacré"
sa performance de Phra Pirab et étant devenu brutalement muet !
A une autre occasion lors d'une cérémonie dédiée à Phra Pirab au département des arts de Bangkok, un des officiels présents marcha accidentellement sur le masque de Phra Pirab,
il tomba gravement malade quelques jours plus tard et les médecins furent stupéfait
de découvrir un grand nombre d'objets mystérieux apparus dans son thorax
lors d'une radio de contrôle...
Certains des participants de la cérémonie se rappelant de ce qui s'était passé organisèrent rapidement une cérémonie pour apaiser Phra Pirab et dès le lendemain
les objets avaient disparus spontanément de l'intérieur du thorax du malade !
Rares sont de nos jours les Maîtres qui réalisent encore des amulettes Phra Pirab,
en effet lors de la création de telles amulettes, si le Maître ne suit pas A LA LETTRE
les instructions rituelles, il risque d'être maudit par Phra Pirab, de plus toutes les personnes participant à la cérémonie de consécration doivent rendre hommage à Phra Pirab et être très attentifs et concentrés, sinon leur vie pourrait être en danger.
La cérémonie doit également être annulée si le moindre signe d'orage se manifeste.
Le Maître qui produit des amulettes Phra Pirab doit offrir de son propre sang à Phra Pirab
pour rendre les amulettes efficaces, si il ne le faisait pas les amulettes n'auraient aucun effet
et il serait en danger. Il y a quelques années un Maître a voulu s'affranchir de ce sacrifice rituel et a eu quelques jours plus tard un grave accident de voiture, durant son transport à l'hôpita
l il tomba inconscient et Phra Pirab lui apparu en lui disant
que le sang versé lors de l'accident servait à compenser son oubli lors du rituel...
Etant donné le grand nombre de question que j'ai reçu sur le rituel de Phra Pirab,
je me suis documenté plus en profondeur sur le sujet
et ai décidé de donner un peu plus d'explications...
Règles importantes pour la pratique de Phra Pirab :
1) Dans un premier temps vous avez besoin de placer sur l'Autel
la représentation physique de Phra Pirab (amulette ou statue).
Si l'on peut faire la pratique le premier mardi de chaque mois au minimum
cela sera propice pour le pratiquant, une pratique par semaine ou une pratique journalière serait encore mieux bien sûr...Egalement il est bénéfique
quand c'est possible de faire la pratique en plein air...
2) Les offrandes à placer sur l'Autel :
- Riz cru (le volume de 5 oeufs).
- une coupelle de miel.
- Fleurs ou guirlande de fleurs (total 3 couleurs différentes minimum).
3) Allumez 5 bâtons d'encens et 2 petites bougies jaunes.
4) Récitez les prières de Phra Pirab les mains jointes (les prières des amulettes Phra Pirab ayant parfois des variantes d'un Maître à l'autre je ne fournirai aucune prière sans amulette car je ne tiens pas à être responsable d'une pratique "imparfaite" de mes clients)